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Celles-là — chastement rigides — sont pareilles
Aux Saintes dont le cloître a ravi la splendeur
Et l’encens maladif leur prêta son odeur
Loin du jaune soleil qui danse sur les treilles.

Pour soutenir le heaume et porter les émaux,
Rampent en légion les Herbes monstrueuses
Suscitant, à l’envi des formes tortueuses,
Une âpre vision de sombres animaux.

Verdâtres, de poisons mystérieux ridées,
Avec l’enroulement des dragons noirs et bleus,
Ongles d’or, lampassés de gueules, fabuleux,
S’épanouissent les farouches Orchidées.

Ainsi, divinisant la forme et les couleurs
Et revêtant d’orgueil les tiges parfumées,
Se déroule, au milieu d’ondoyantes fumées,
Dans un parc de Watteau, le Walpurgis des Fleurs.