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Les asters et les véroniques, — de leurs corolles sans parfums, — laissent tomber sur les parterres — où d’autres fleurs ne s’ouvrent plus, — la tristesse mystique et lente des adieux.

Mauve tendre et vert alangui, — leurs teintes vagues s’harmonisent — aux ciels lavés du prime automne, — à la souriante langueur — des beaux jours près de s’envoler.

Bouquets de souvenir et non bouquets de deuil, — l’or violent des chrysanthèmes, — le sang pourpré des dahlias, — n’altèrent point leur éclat doux.

En mineur, d’une voix éteinte — et sur un mode atténué, — les asters et les véroniques — au vent fraîchi qui les caresse, — marmonnent des refrains d’adieux.

C’est la saison prestigieuse — où les arbres portent des feuilles — de topazes et de rubis, — où la grive crie à