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Afin que soient les âmes tristes pardonnées,
La Sainte, aux yeux plus purs que l’onde et que le soir,
Croise dévotement ses mains prédestinées,

Ses belles mains qui n’ont touché que l’encensoir
Et l’unique froment réservé pour l’hostie,
Et les nappes de lin où l’Agneau vient s’asseoir.

Limpide, avec l’immarcessible eucharistie
Du pâle front auréolé de cuivre bleu,
Sa chair porte le scel de la gloire impartie.

Ainsi dans la vapeur des baumes, et le jeu
Des orgues, et le chant des vieux antiphonaires,
Elle écoute l’appel ineffable d’un dieu.

Et l’orgue déroulant sa plainte et ses tonnerres
La caresse de mots énamourés ; le chœur
Des hymnodes lui dit les proses centenaires.