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Femme, laisse là ton travail. Écoute, l’hôte est arrivé.

L’entends-tu secouer doucement la chaîne qui ferme la porte ?

Ne fais pas de bruit ; ne te précipite pas à sa rencontre.

Laisse là ton travail, femme. L’hôte est venu ce soir.

Non, ce n’est pas le souffle d’un Esprit, femme, ne crains rien.

La pleine lune luit par une nuit d’avril ; les ombres, dans la cour, sont pâles ; le ciel, au-dessus, est clair.

Tire ton voile sur ton visage, si tu le dois ; emporte la lampe à la porte, si tu as peur.

Non, ce n’est pas le souffle d’un Esprit, femme, ne crains rien.