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IX


Quand, de nuit, je vais seule à mon rendez-vous d’amour, les oiseaux ne chantent pas, le vent ne souffle pas ; des deux côtés de la rue les maisons sont silencieuses.

À chaque pas mes pieds deviennent plus lourds et je suis honteuse.

Quand je reste assise sur mon balcon et que j’écoute si j’entends venir mon bien aimé, les feuilles ne bruissent pas sur les arbres et l’eau est calme dans la rivière, comme l’épée sur les genoux de la sentinelle endormie.

C’est mon cœur qui bat follement. Je ne sais comment l’apaiser.

Quand mon bien aimé vient et s’assied près de moi, tout mon corps tremble, mes