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LXXXII


Ce soir, ma jeune épouse et moi, nous allons jouer le jeu de la mort.

La nuit est noire, les nuages, dans le ciel, sont fantasques et les vagues de la mer sont en délire.

Nous avons quitté notre couche de songes ; nous avons ouvert la porte toute grande et nous sommes sortis, ma jeune épouse et moi.

Nous nous sommes assis sur l’escarpolette et le vent d’orage nous a brutalement poussés par derrière.

Ma jeune épouse s’est dressée brusquement ; épouvantée et charmée à la fois, elle tremble et se cramponne à mon sein.

Longtemps, je lui avais tendrement fait la cour.

J’avais fait pour elle un lit de fleurs ; je