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LXXXI


Mort, ô ma Mort, pourquoi chuchotes-tu si bas à mes oreilles ?

Quand, vers le soir, les fleurs se flétrissent et que le bétail revient à l’étable, sournoisement tu viens, à mes côtés, prononcer des paroles que je ne comprends pas.

Espères-tu ainsi, me courtiser et me conquérir ? m’endormir, dans un murmure, sous l’opium de tes froids baisers ? Mort, ô ma Mort !

N’y aura-t-il pas, pour nos noces, quelque somptueuse cérémonie ? N’attacheras-tu pas d’une guirlande de fleurs les torsades de tes boucles fauves ?

N’y a-t-il personne pour porter devant toi ta bannière et la nuit ne sera-t-elle pas