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l’orage et, à l’ouest, les nuages bas ne présagent rien de bon.

Les eaux silencieuses attendent le vent.

Je me hâte pour traverser la rivière avant que la nuit me surprenne.

Ô Passeur, vous demandez votre salaire !

Oui, frère, il me reste quelque chose encore ; la malice du sort ne m’a pas tout ravi.

Le mendiant est assis sous l’arbre, au bord de la route. Hélas ! il me regarde avec un timide espoir !

Il croit que je suis riche des profits de la journée.

Oui, frère, il me reste quelque chose encore. La malice du sort ne m’a pas tout ravi.

La nuit devient sombre et la route solitaire. Les vers luisants brillent parmi les feuilles.

Qui êtes-vous, vous qui me suivez d’un pas furtif et silencieux ?