Page:Tagore - Le Jardinier d’amour, 1920.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LXVIII


Frère, nul n’est éternel et rien ne dure. Frère, garde ceci dans ton cœur et réjouis-toi.

D’autres que nous ont porté l’antique fardeau de la vie ; d’autres que nous ont fait le long voyage.

Un poëte ne peut chanter toujours la même ancienne chanson.

La fleur se fane et meurt ; mais celui qui la portait ne doit pas à toujours pleurer sur son sort.

Frère garde ceci dans ton cœur et réjouis-toi.

Il faut un long silence pour tisser une harmonie parfaite.

La vie s’évanouit au coucher du soleil pour s’anéantir dans les ombres dorées.