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Quel feu dévorant brille dans tes yeux ?

Quelle fièvre d’inquiétude court dans ton sang ?

Quel appel des ténèbres te pousse ?

Parmi les étoiles du ciel, quelle terrible incantation as-tu lue, pour que la nuit, étrange et silencieuse messagère, ait secrètement pénétré dans ton cœur ?

Si tu dédaignes les réunions joyeuses, si tu désires la paix, cœur lassé, nous éteindrons nos lampes et ferons taire nos harpes.

Nous resterons assises, tranquilles dans la nuit, sous le bruissement des feuilles et la lune dolente épandra ses rayons pâles à ta fenêtre.

Ô voyageur, de quel esprit d’insomnie le cœur de la nuit t’a-t-il touché ?