Page:Tagore - La Jeune Lune.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vêtements de poussière, personne ne s’en prend à lui s’il se rôtit au soleil ou s’il est trempé par la pluie.

Ah ! que je voudrais être un jardinier bêchant, bêchant sans que personne vienne m’arrêter !

Juste au moment où la nuit tombe, quand ma mère m’envoie au lit, je puis voir par ma fenêtre ouverte le veilleur de nuit qui va et vient dans l’allée.

La ruelle est étroite et déserte et le réverbère s’élève comme un géant avec un seul œil rouge.

Le veilleur balance sa lanterne en cheminant, son ombre marche à côté de lui et jamais, jamais il ne va se coucher.

Ah ! que je voudrais être un veilleur et marcher le long des rues, toute la nuit et faire courir les ombres avec ma lanterne !