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Les hommes se pressent dans les prairies inondées, pour attraper les poissons qui franchissent les étangs débordés ; les ruisselets d’eau de pluie courent dans les sentiers étroits comme de petits mutins qui, pour la taquiner, ont échappé à leur mère.


Écoute ! quelqu’un appelle le passeur au gué.

Oh ! mon enfant, il fait déjà sombre et le passage du lac n’est plus ouvert.

Le ciel semble galoper rapidement sur la pluie affolée, les eaux du fleuve bruissent avec impatience et les femmes sont revenues précipitamment du Gange avec leurs cruches pleines.


Il faut préparer les lampes pour la veillée.

Oh ! mon enfant, ne sors pas !

Le chemin du marché est désolé, le sentier près du fleuve est glissant, le vent rugit et se démène dans les cannes des bambous, comme une bête féroce prise dans un filet.