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LA FLEUR DE CHAMPA


Si pour m’amuser je devenais une fleur de champa ! Je croîtrais tout là-haut, sur une branche de cet arbre ; secouée par le vent, je rirais aux éclats et danserais au milieu des feuilles fraîchement écloses : me reconnaîtrais-tu, petite mère ?

Tu m’appellerais : « Bébé, où es-tu ? » Alors je me mettrais à rire sans bruit et me tiendrais tout coi.

À la dérobée, j’ouvrirais mes pétales et je t’épierais, pendant que tu travailles.

Après ton bain, lorsqu’avec tes cheveux encore humides étalés sur tes épaules, tu passes sous l’ombrage du champa en allant à la petite cour où tu dis