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XLI


Où te tiens-tu donc derrière eux tous, mon amant, te cachant dans l’ombre ? Ils te bousculent en passant sur la route poudreuse, et ne tiennent nul compte de toi. J’use ici de pénibles heures à étaler pour toi mes offrandes, mais ceux qui passent enlèvent mes fleurs une à une, et ma corbeille est bientôt vide.

Le temps du matin est passé, et le midi. Dans l’ombre du soir mes yeux sont chargés de sommeil. Ceux qui rentrent chez eux me dévisagent et leur sourire m’emplit de honte. Je suis assise, pareille à la jeune pauvresse, ramenant le pan de ma robe sur mon visage