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de ne point comprendre très bien mon souci de bibliophile. C’est aussi grâce à vous que j’obtins ce droit de traduction, qui prétendait être exclusif, jusqu’au jour où dans une revue, au cours d’une étude enthousiaste sur le poète hindou, parut la version hâtive d’un peu plus de la moitié du volume.

Vous savez combien on attrista cette défloraison impatiente et que ce n’est que sur les instances des amis de Tagore que je me remis au travail. Car je l’avais abandonné, laissant la place aux plus habiles, conscient de ne pouvoir rien faire de bien que lentement, je me persuade volontiers que je me suis donné beaucoup plus de mal et que j’ai mis bien plus longtemps à traduire tel de ses poèmes, que Tagore n’en prit à le composer. Dirai-je aussi qu’aucun écrit jamais ne m’avait coûté tant de peine. Il est bien naturel, du reste, qu’une traduction nécessite plus de retours, de repentirs et de ratures qu’une inspiration spon-