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sur le bord de la route où l’ombre poursuit la lumière, et la pluie vient sur les traces de l’été.

Des messagers, avec des nouvelles d’autres cieux, me saluent et se hâtent le long de la route. Mon cœur exulte au dedans de moi, et l’haleine de la brise qui passe est douce.

De l’aube au crépuscule, je reste devant ma porte ; je sais que, soudain, l’heureux moment viendra où je verrai.

Cependant je souris et je chante, tout solitaire. Cependant l’air s’emplit du parfum de la promesse.


Dans la suite de poèmes, dont fait partie celui-ci, toutes les formes de l’attente, tous les modes plutôt de l’attente, sont exprimés — et certaines strophes frémissent d’une intime musique qui me fait tour à tour penser à quelque mélodie de Schumann ou à tel arie d’une cantate de Bach (p. XLV, XLVI, XLVII et XL).

Par instants il semble presque que l’attente soit amoureuse ; puis aussitôt la voici qui redevient mystique éperdument (p. XLI).

Dans quelques-uns de ces poèmes un pronom féminin vient tout à coup nous avertir que c’est une femme qui parle. Mais comme rien n’indique où commence et où s’arrête