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Oui, j’aime que l’auteur ait été, semble-t-il, pris au dépourvu. À l’âge de cinquante-quatre ans, sur les instances de quelques amis, lui, si célèbre sur les bords du Gange, il se décide à donner une version anglaise de ses poèmes — et voici qu’il n’en a pas assez pour emplir d’un coup le volume.

N’est-il pas plaisant de voir, pour une fois, le flot monstrueux de l’Inde énorme s’y reprendre à trois fois, à quatre, à cinq fois pour emplir l’étroite coupe que lui tend l’éditeur anglais !

Après les 214.778 vers du Mahabharata, les 48.000 vers du Ramayana, quel soulagement ! Ah ! combien je sais gré à l’Inde, grâce à Rabindranath Tagore[1] de pécher enfin par défaut — et combien ne gagnons-nous pas à cet échange de la longueur pour la qualité, du poids par quantité contre le poids par densité. Car des 103 petits poèmes qui composent le Gitanjali presque chacun est d’un poids admirable.


Je reviens à leur diversité. Mais comme mon désir est de réduire celle-ci de plus

  1. Prononcez : Robindronath Togore.