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tique ; mais il est bien plus intéressant de considérer par où il s’adresse à nous.


Désireux de ne réserver que des louanges, je commencerai par signaler le grave défaut de ce livre : si petit qu’il soit, il est mal composé. Je n’entends pas par là qu’il échappe à nos rythmes occidentaux, à nos mètres, à nos mesures. Non ; mais une petite note imprimée à la fin du livre nous en avertit : le Gitanjali est fait de pièces et de morceaux — de pièces et de morceaux disparates. Les divers poèmes qui forment la matière du volume parurent primitivement en bengali dans trois livres distincts : le Naïvedya, le Kheya et le Gitanjali — qui prêtera son titre à la guirlande. D’autres poèmes, qui parurent encore, de-ci de-là, dans des revues, sont-là, semés comme au hasard, éparpillés au travers des autres suites qu’ils interrompent, déroutant l’esprit comme à plaisir.

De sorte qu’il n’était pas besoin de cette note pour dénoncer l’hétérogénéité du Gitanjali ; elle saute aux yeux vraiment et d’une manière qui peut choquer d’abord — pour devenir peut-être assez amusante dans la suite.