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et les ramiers roucoulèrent dans l’ombre. Des feuilles sèches dansaient et tourbillonnaient dans l’air chaud de midi. À l’ombre du banyan, l’enfant berger sommeillait et rêvait ; je me couchai moi-même au bord de l’eau et étendis dans l’herbe mes membres fatigués.

Mes compagnons rirent de moi : pleins de mépris, ils redressèrent la tête et se hâtèrent : ne se reposant jamais et ne regardant pas en arriére, ils disparurent dans la lointaine brume d’azur. Ils coupaient à travers prés et collines et traversèrent d’étranges contrées reculées. Tout l’honneur soit pour vous ! héroïque escadron sur le sentier interminable… Piqué par la moquerie, je me relevai sous l’insulte mais je ne trouvai rien à répon-