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Après différents pas de caractère, l’on voit accourir toute une armée de jeunes Circassiennes, le casque d’or en tête, le javelot à la main.

Des marches, des évolutions commencent entre les jeunes guerrières, et un gracieux combat termine le divertissement. L’Émir s’apprête alors à célébrer les fiançailles de sa fille et de son neveu.

La cérémonie commence. Les deux amants, courbés devant l’Émir, vont recevoir la bénédiction du chef des ulémas, lorsque la fée Hamza, qui s’est rapprochée de Farfalla, touche la jeune princesse de sa baguette magique.

Tout à coup le voile de Farfalla s’envole dans les airs, ses ailes reparaissent, se rouvrent, s’agitent, et la princesse, redevenue papillon, s’élance et se met à voltiger, çà et là, au milieu des seigneurs et de tous les assistants stupéfaits !

L’Émir, les courtisans, les ministres, les graves ulémas eux-mêmes s’émeuvent, s’empressent et cherchent à retenir la jeune fille ailée, qui rit de leurs efforts, finit par leur échapper, et s’enfuit poursuivie par la foule entraînée sur les traces du léger papillon.


Scène V.

Djalma, désolé, consterné, va courir après sa fiancée, lorsque la Fée l’arrête.

Viens ! viens !… lui dit-elle ; j’ai mieux qu’une pareille épouse à t’offrir !… accepte mon cœur, ma main, ma puissance que j’ai retrouvée tout entière avec ma beauté…. Viens dans mes jardins enchantés, où règnent le plaisir et l’amour !…

Le Prince résiste et refuse.

Hamza étend la main vers Djalma…. le charme le fascine malgré ses efforts… ses yeux se ferment, et un sommeil magnétique s’empare de ses sens.

Hamza frappe la terre de sa baguette.

Le palais disparaît, et de magnifiques jardins, éblouissants d’or et de lumière, remplacent l’habitation de l’Émir.

Fin du premier tableau.