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L’Émir serre sa fille dans ses bras. Les courtisans s’inclinent devant la princesse ; les esclaves tombent à ses pieds.


Scène II.

Au milieu de la joie générale, Djalma s’avance vers son oncle. L’Émir conduit le prince auprès de Farfalla, dont le voile est abaissé.

« C’est ma fille, lui dit-il, ma fille que le sort m’a rendue, et l’épouse que je te destine. »

Djalma déclare qu’il ne se mariera pas ; que son cœur ne lui appartient plus.

« Quand tu verras Farfalla, lui dit l’Émir en s’éloignant, c’est toi qui me supplieras de t’accorder sa main. »


Scène III.

Zaïdée, la suivante de Farfalla, fait remarquer à la princesse le beau prince Djalma, qui parait, au reste, distrait et peu soucieux de plaire à sa fiancée.

Mais Zaïdée entr’ouvre malignement le voile de sa maîtresse. Djalma pousse un cri de surprise.

« Est-ce un rêve ?… Est-ce de la folie ?… s’écrie-t-il ; ces traits charmants, je les connais, je les admirai déjà !…

— Je ne vous comprends pas !… répond Farfalla.

— Cette jolie servante, reprend Djalma, ce ravissant papillon que j’ai poursuivi dans la forêt… c’était vous… Votre souvenir, votre image, sont gravés là, dans ma mémoire et dans mon cœur !… »

La jeune fille s’éloigne vivement. Djalma la poursuit, finit par l’atteindre, et la serre dans ses bras avec passion.

La douleur de la blessure qu’il fit au Papillon se réveille chez Farfalla ; elle porte la main à son sein et s’évanouit.

Le Prince tombe à ses genoux.

Farfalla revient à elle.

« Oui, c’est moi, lui dit-elle, la colère sur les traits ; c’est