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Celle-ci s’échappe de la grotte, éperdue, échevelée, sous l’assaut que lui livre le joli bataillon ailé.

Patimate court après Farfalla, qui court après la vieille.

Tous sortent tumultueusement de la grotte ; et on les revoit, à l’extérieur de la fenêtre, continuer la chasse qu’ils donnent à la mauvaise Fée.

Le théâtre change.




DEUXIÈME TABLEAU

La clairière d’une forêt par un beau jour d’été. – Les rayons du soleil se jouent entre les arbres ; et, sauf une partie du bois, plus fourrée, plus touffue que le reste, tout est inondé d’une vive lumière.


Scène PREMIÈRE.

Une troupe de Bohémiens et de Bohémiennes est campée sur une élévation.

La noce, que l’on a vue dans l’habitation de la Fée, s’avance par un des sentiers de la forêt, tandis que le jeune neveu de l’Émir, accompagné de son gouverneur et suivi de ses piqueurs, entre d’un autre côté.

Le chef des Bohémiens s’approche du Prince et lui demande s’il veut assister à la danse des belles gitanas qu’il commande.

Le jeune homme y consent, malgré les protestations de son gouverneur, qui s’indigne à la vue de ces séduisantes sirènes. Les Bohémiens dansent devant Djalma, qui jette sa bourse au chef de la tribu, et ne parait pas insensible aux charmes des jolies Bohémiennes.

Celles-ci sont à peine éloignées, à la grande satisfaction du vertueux Mohamed, que des jeunes filles de la cour de l’Émir, attirées par la danse des Bohémiennes, se distribuent de légers filets, et se mettent gaîment à la poursuite des papillons de la forêt.

Une des chasseresses en prend un ravissant, qu’elle accourt présenter au Prince.