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ses droits. En adoptant pour principe fondamental l’antiquité du culte d’Isis, dont l’introduction chez les Suèves était d’une époque inconnue à Tacite, l’auteur a suivi, sur la trace même des monumens, l’extension de ce culte dans les régions septentrionales qui étaient ignorées des Romains. Fixant ensuite l’objet principal de son Mémoire, il montre que le nom de Parisii se trouve toujours dans les chartes avec des circonstances locales qui en expliquent la signification. Les Parisii de Lutèce avaient leur Iseum au village d’Issy ; les Parisii des Brigantes d’Angleterre étaient voisins d’un Isurium ; dans la région des Brigantes du lac de Constance, les noms dérivés d’Isis sont nombreux ; enfin, selon les savans les plus versés dans les antiquités de leur pays, Isenach, dans l’ancien idiome germanique, signifie, non du fer, mais voisin d’Isis ; une ville d’Isenach a, comme Paris, une nef pour armoirie. M. Petit-Radel conclut en alléguant qu’on ne trouve ce symbole dans un sceau municipal du treizième siècle, qu’à raison du rapport des anciens Parisii avec le culte d’Isis, et non pas à raison de la marchandise de l’eau, comme on l’a pensé ; la preuve en est que, dans ce sceau municipal, la nef a la quille arrondie, que son extrémité s’évase en épaulement, qu’enfin la voile en est triangulaire, comme celle du baris égyptien, tel qu’on le voit sur les médailles de l’empereur Julien ; enfin la nef du sceau ressemble en tout à ce baris, et nullement aux bateaux plats qui, de tout temps, ont été en usage sur la Seine. (Cinquième Mémoire de M. Petit-Radel, juillet 1810.) Dulaure n’est pas de cette opinion ; mais ce passage de Tacite lui a échappé.

Ni les enfermer entre des murs. Il existait cependant un temple de Tanfana, chez les Marses ; Tacite en a parlé dans les guerres de Germanicus.

Donnent des noms de divinités. « Certainement, dit Grégoire de Tours (liv. ii, ch. 10), les Français ne connaissaient pas le vrai Dieu, mais ils s’étaient formé des simulacres de forêts et d’eaux qu’ils adoraient comme des divinités. » Claudien parle de ce culte (i, 228) : « Nos haches frappent impunément ces bois affreux, consacrés par une antique superstition ; on abat ces chênes révérés comme des divinités barbares. » Lucain dit aussi (iii, 399) : « Il y avait un bois consacré depuis un long âge ; là on rendait aux dieux un culte barbare ; là s’élevaient d’affreux autels, et