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V. Hérissé de forêts. Il subsiste encore des restes considérables des anciennes forêts qui traversaient la Germanie. On trouve des bois immenses au sud du Mecklenbourg ; ils se continuent à l’est dans différentes parties des domaines prussiens.

Plus humide vers les Gaules. La Hollande et la Frise sont couvertes de lacs.

Et la gloire de son front. Hippocrate, au livre des Airs et des Eaux, dit que ces bœufs étaient privés de cornes par l’effet du froid.

Les vases formés d’argile. « L’on a banni des temples les vases de Numa et les ustensiles d’airain du temple de Saturne ; on a remplacé les urnes des vestales, et les vaisseaux d’argile des Toscans. » (Perse, sat. ii.)

Les pièces dentelées ou empreintes d’un char. On voit à la Bibliothèque Royale un très-grand nombre de ces monnaies dentelées. La dentelure parait faite avec la lime, et probablement pour s’assurer que la monnaie était entièrement d’argent, et c’est par cette raison que les Germains les préféraient. Il s’y trouve aussi beaucoup de monnaies empreintes de chars. Ces chars sont attelés tantôt de deux, tantôt de quatre chevaux ; celles dont parle ici Tacite étaient empreintes d’un char attelé de deux chevaux seulement.

VI. Des lances ou framées. Sous la première race des rois de France, tous les soldats étaient armés d’une lance et d’un bouclier.

Mais fort acéré. Il parait même, par des framées et des lances trouvées dans des sépulcres antiques, qu’elles avaient eu à la pointe, non du fer, mais un caillou tranchant et aiguisé. (Esprit milit. des Germains, p. 41.)

Nulle recherche de leur parure. Ceci s’adressait aux jeunes Romains, qui affectaient les recherches les plus efféminées dans leurs habillemens.

Ils peignent seulement leurs boucliers. C’est là sans doute l’origine des pals, des fasces, des bandes, des échiquiers, des losanges et des autres partitions du blason. Ces boucliers étaient quelquefois blancs, quelquefois ornés de peintures, tels que celui que Marius apporta à Rome, et sur lequel était représenté un coq.