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en guerre avec Cariomer, roi des Chérusques, et n’en devinrent que plus ardens, après la retraite précipitée de l’armée romaine, à poursuivre un prince qu’ils avaient détrôné en haine de ses liaisons avec l’empire. Rétabli par les armes de quelques peuples voisins, qui l’abandonnèrent ensuite, il implora celles de Domitien, dont il n’obtint que des secours pécuniaires ; et ce fut probablement alors que la nation des Chérusques, si fameuse sous Arminius, perdit sa considération et sa puissance, pour s’être livrée trop long-temps (peut-être depuis la mort du roi Italus) aux douceurs trompeuses de la paix. (Esprit milit. des Germains, pag. 166.) — Les Chérusques, ces destructeurs des légions romaines, tombèrent après la mort de leur Hermann, l’Arminius des Romains, dans un état de langueur et de mollesse qui permit aux Longobardes d’envahir les pays sur le haut Weser, et d’arriver jusqu’au Rhin. ('Géogr. de Malte-Brun, tom. I, pag. 248.)

Les Foses. On croit que le texte est ici corrompu : ce peuple est entièrement inconnu. — Comment pourrait-on donc indiquer avec certitude la demeure des Foses, que l’on a cherchés tantôt sur l’île de Helgoland, nommée Fosetisland, et tantôt, avec plus de probabilité, sur les bords de la Fuse, près de Brunswick ? (Géogr. de Malte-Brun, tom. I, pag. 248.) — Cluvier a pris sans fondement ces peuples pour les Saxons, oubliant que les Saxons étaient une association de différens peuples qui, comme les Francs et les Allemands, s’étaient réunis sous une seule dénomination. (Pinkerton, Recherches sur les Scythes, pag. 268.)

XXXVII. Les Cimbres. D’après une opinion différente établie parmi les Romains dans le siècle de Pline et de Tacite, suivie par Ptolémée, les Cimbres existaient encore à cette époque sous leur ancien nom, dans le coin septentrional du Jutland : cette péninsule, appendice de la Germanie, était nommée Chersonèse Cimbrique. C’était la mer qui, en inondant leur pays, les avait en partie obligés de chercher une nouvelle patrie. Ce déluge, dans lequel les Cimbres, dit-on , marchèrent les armes à la main pour combattre la mer irritée, semble indiqué par les auteurs du siècle d’Alexandre. Le nom de Kimbri, dans la langue germanique de ce peuple, signifiait guerrier, comme le fait encore aujourd’hui le mot Kiemper, en danois. Ils justifiaient cette orgueilleuse déno-