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surer la valeur de ces dons qui, dans leur origine, étaient purement volontaires, et d’obliger le peuple à payer la somme à laquelle ils avaient été évalués. Mais on a conservé jusqu’à ce jour la mémoire de leur origine, et l’on sait que les subsides accordés alors aux souverains, dans tous les royaumes de l’Europe, étaient appelés bienveillance ou dons gratuits. (Robertson, Charles V, introd., tom. ii, pag. 355 et suiv.) — L’auteur de la Chronique de Hildeshein (ann. 750), après avoir rapporté les différentes affaires qui se traitaient dans ces grandes assemblées qui estoient comme le parlement général de la nation, ajoute, « et pour lors on offroit aux rois des présens, suivant l’ancienne coutume des François. » (Mém. de l’Ac. des Belles-Lettres, tom. ii, pag. 626.)

Ce sont des chevaux de choix, des armes. Défrayés de tout pendant leur séjour, eux et leur suite, ils partaient combles de présens ; on leur donnait des armes et des robes précieuses, des chevaux et même de l’argent. (De Sainte-Palaye, Mém. sur la chevalerie, tom. i.)

A recevoir de l’argent. Les plus grands seigneurs acceptaient sans scrupule ces sortes de libéralités, même celles qui se faisaient en argent. — Un chevalier, qui s’était fait un nom, se voyait prévenu par les plus grands seigneurs et par les plus grandes dames : les pinces, les princesses, les rois et les reines s’empressaient de l’enrôler, pour ainsi dire, dans l’état de leur maison, de l’inscrire dans la liste des héros qui en faisaient l’ornement et le soutien, sous le titre de chevalier d’honneur. Le même pouvait être tout à la fois attaché à plusieurs cours différentes, en toucher les appointemens, avoir part aux appointemens des robes, livrées ou fourrures, et des bourses d’or et d’argent, que les seigneurs répandaient avec profusion. (De Sainte-Palaye, Mém. sur la chevalerie, tom. i, part. 4.)

XVI. N’habitent point de villes. Les anciens Germains n’avaient point de villes ; même dans leurs hameaux ou villages, ils ne bâtissaient point de maisons contiguës les unes aux autres. Ils regardaient comme une marque de servitude d’être obligés d’habiter une ville entourée de murs. Lorsqu’une de leurs tribus avait secoué le joug des Romains, les autres exigeaient d’elle, comme une preuve qu’elle avait recouvré sa liberté, qu’elle démolit les