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armes, des repas, parce qu’il y avait des hommes fidèles qui étaient liés par leur parole, qui étaient engagés pour la guerre, et qui faisaient à peu près le même service que l’on fit depuis pour les fiefs. (Esprit des lois, liv. xxx, chap. 3.) — Tant que les Germains restèrent dans leur propre pays, ils cherchèrent à s’attacher ces compagnons par des présens d’armes et de chevaux, et par les services d’hospitalité. Tant qu’ils n’eurent aucun droit fixe de propriété sur les terres, c’étaient les seuls dons que les chefs pussent faire, et la seule récompense que leurs suivans pussent attendre. Mais dès que ces peuples se furent établis dans les provinces conquises, et qu’ils eurent connu l’importance de la propriété, les rois et les chefs, au lieu de ces présens peu considérables, donnèrent pour récompense à leurs suivans des portions de terre. Ces concessions s’appelèrent bénéfices (beneficia), puisqu’elles étaient gratuites, et honneurs (honores), parce qu’on les regarda comme des marques de distinction. (Robertson, Charles V, tom. ii, pag. 49 et 50.)

Leur cheval de bataille. D’autres fois, des chevaliers abandonnaient à des chevaliers pauvres (qui manquaient peut-être de monture) les chevaux qu’ils avaient pris ; sur quoi je ferai remarquer que toutes les vertus recommandées par la chevalerie tournaient au bien public, au profit de l’état. (Perceforest, tom. i, pag. 26.)

Sa table, et des festins abondans. Le chevalier libéral et magnifique se distingue par l’usage qu’il fait de ses richesses pour tenir cour ouverte à tout le monde, y faire grande chère, et répandre l’argent à pleines mains ; ces trois qualités réunies forment un chevalier accompli. (De Sainte-Palaye, tom. i, part. 2.)

La guerre et les rapines. Dulaure (Hist. de Paris, tom. ii, pag. 264) cite une foule d’exemples de ces pillages. Les seigneurs, dit-il, continuèrent pendant cette période leurs guerres privées ; mais elles furent moins multipliées qu’aux siècles précédons. Quelques-uns volaient même les passans sur les chemins. Saint Louis fut obligé d’assiéger et de faire démolir en partie le château de la Roche de Gluy, situé sur le Rhône, dont le seigneur, appelé Roger, s’occupait à piller les voyageurs. Le roi rendit le château au seigneur Roger, à cette condition, qu’il ne volerait plus les passans. (Hist. de saint Louis, par Joinville, édit. de 1761, pag. 27.)

Ce qu’on peut obtenir par le sang. L’histoire entière du moyen âge prouve que la guerre était la seule profession de la