Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les assemblées de la nation, connues sous le nom d’états-généraux, furent convoquées pour la première fois en 1302, et se tinrent de temps en temps jusqu’à l’année 1614 ; on ne les a pas convoquées depuis. Ces assemblées étaient bien différentes des anciennes assemblées de la nation française sous les rois de la première et de la seconde race. Les états-généraux n’avaient point droit de suffrage pour la promulgation des lois, et ne possédaient point de juridiction qui leur fût propre. Il n’y a aucun point dans les antiquités françaises, sur lequel les savans soient plus généralement d’accord, et toute la teneur de l’histoire de France confirme cette opinion. Voici quelle était la manière de procéder dans les états-généraux. Le roi s’adressait à tout le corps assemblé dans un même lieu, et lui exposait les objets pour lesquels il l’avait convoqué ; les députés de chacun des trois ordres, c’est-à-dire de la noblesse, du clergé et du tiers-état, se réunissaient en particulier, et préparaient leur cahier ou mémoire, contenant leurs réponses aux propositions qui leur avaient été faites, avec les représentations qu’ils jugeaient convenable d’adresser au roi. Ces réponses et ces représentations étaient ensuite examinées par le roi dans son conseil, et donnaient ordinairement lieu à une ordonnance. Les ordonnances n’étaient pas adressées aux trois ordres en commun ; quelquefois le roi adressait une ordonnance à chaque ordre en particulier ; quelquefois il y faisait mention de l’assemblée des trois ordres ; quelquefois il n’y était question que de l’assemblée de celui des ordres auquel l’ordonnance était adressée ; quelquefois on n’y faisait aucune mention de l’assemblée des états qui avait suggéré l’idée de faire la nouvelle loi. (Préf. du tome iii des Ordonn., pag. 20.) Ainsi, les états-généraux n’avaient que le droit d’aviser et de remontrer, et l’autorité législative résidait dans la personne du roi seul. (Robertson, Charles V, introduction.)

Par le nombre des nuits. Ils comptent le temps par les nuits et par les jours, suivant la coutume des anciens Germains. (Voyage de J. Hoche dans le Saterland, pag. 197.) — Les expressions anglaises et allemandes qui désignent un certain nombre de jours sont exprimées par le nombre des nuits. Dans plusieurs cantons de la France, on dit à nuit pour aujourd’hui.

Ils prennent place tout armés. Les Français ne quittaient les