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ANNALES




LIVRE PREMIER.
Ce livre renferme un espace de deux ans.
A. de R. de J. C. Consuls.
767 14

Sextus Pompéius.
Sextus Apuléius.

768 15

Drusus César.
C. Norbanus Flaccus.


I. Rome fut d’abord soumise à des rois. L. Brutus fonda la liberté et le consulat. Les dictatures étaient passagères ; le pouvoir décemviral ne dura pas au delà de deux années, et les tribuns militaires se maintinrent peu de temps à la place des consuls. La domination de Cinna, celle de Sylla, ne furent pas longues, et la puissance de Pompée et de Crassus passa bientôt dans les mains de César, les armes de Lépide et d’Antoine dans celles d’Auguste, qui reçut sous son obéissance le monde fatigué de discordes, et resta maître sous le nom de prince[1]. Les prospérités et les revers de l’ancienne république ont eu d’illustres historiens ; et les temps même d’Auguste n’en ont pas manqué, jusqu’au moment où les progrès de l’adulation gâtèrent les plus beaux génies. L’histoire de Tibère, de Caïus, de Claude et de Néron, falsifiée par la crainte aux jours de leur

  1. Le titre de prince ne conférait aucune autorité ni civile ni militaire. Du temps de la République, il se donnait au citoyen que les censeurs avaient inscrit le premier sur le tableau des sénateurs, et qui pour cela était appelé princeps senatus. Quand Auguste eut réuni dans ses mains les pouvoirs de toutes les magistratures, il préféra ce nom de prince à tout autre, comme moins propre à exciter l’envie.
Tacite
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