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Marsus, gouverneur de Syrie, ne l’eût arrêté en le menaçant de la guerre. De son côté, regrettant la couronne qu’il avait cédée, et rappelé par la noblesse dont la paix rend toujours l’esclavage plus dur, Gotarzès lève des troupes. Les deux rivaux se rencontrèrent près du fleuve Ërinde4, dont le passage fut vivement disputé. Bardane resta vainqueur, et par une suite de combats heureux, il soumit toutes les nations jusqu’au Sinde5, qui sépare les Dahes et les Aries. Ce fut là le terme de ses succès ; car les Parthes, quoique vainqueurs, se refusaient à des guerres si lointaines. Il érigea des monuments en mémoire de sa conquête, et pour attester que nul Arsacide avant lui n’avait imposé tribut à ces nations ; puis il revint glorieux dans ses États. Mais son orgueil s’accrut avec sa gloire, et le rendit de plus en plus insupportable à ses sujets. Ils formèrent un complot contre sa vie et le tuèrent pendant qu’il se livrait sans défiance au plaisir de la chasse. Ainsi mourut Bardane à la fleur de l’âge, mais avec un nom que peu de rois vieillis sur le trône auraient surpassé, s’il eût été aussi jaloux d’être aimé de ses peuples que d’être craint de ses ennemis. Sa mort remit le trouble chez les Parthes, incertains quel nouveau maître ils se donneraient. Beaucoup penchaient pour Gotarzès ; quelques-uns pour Méherdate, descendant de Phraate, et qui était en otage à Rome. Gotarzès l’emporta. Mais une fois sur le trône, sa cruauté et ses débauches forcèrent les Parthes d’adresser à l’empereur une prière secrète pour que Méherdate leur fût rendu et vînt reprendre le sceptre de ses pères.

4. Tacite est le seul. auteur qui nomme ce fleuve. Ryckius croit que c’est le même que Ptolémée place entre l’Hyrcanie et la Médie, sous le nom de Charondas.
5. Ce fleuve doit être au sud-est de la mer Caspienne.

A Rome

Les jeux séculaires

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Sous les mêmes consuls, huit cents ans après la fondation de Rome, soixante-quatre ans après les jeux séculaires6 d’Auguste, Claude renouvela cette solennité. Je ne dirai pas quels calculs suivirent les deux princes, je les ai fait connaître dans l’histoire de Domitien ; car cet empereur donna aussi des jeux séculaires. J’y assistai même très-exactement : j’étais revêtu alors du sacerdoce des quindécemvirs et préteur en exercice ; ce que je ne rapporte pas ici par vanité, mais parce que le