de son fils. Ses funérailles furent modestes, son testament longtemps négligé. Elle fut louée à la tribune par Caïus César, son arrière-petit-fils, qui depuis parvint à l’empire.
- 1. C’est le nom que portait Livie, depuis que, par le testament d’Auguste, elle avait été adoptée dans la famille des Jules.
- 2. Lorsque César Octavien se fit céder Livie par son mari Tibérius Claudius Néro, elle était déjà mère de Tibère, et, de plus, enceinte de Drusus.
- 3. Contre L. Antonius, frère du triumvir.
- 4. Germanicus était petit-fils de Livie, et Agrippine, petite-fille d’Auguste : les enfants qui naquirent d’eux descendaient donc au même degré d’Auguste et de Livie.
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Tibère, qui n’avait point interrompu le cours de ses plaisirs pour rendre à sa mère les derniers devoirs, s’en excusa, par lettre, sur la grandeur des affaires ; et, parmi les honneurs dont le sénat s’était montré libéral pour la mémoire d’Augusta, il retrancha les uns, comme par modestie, reçut un très petit nombre des autres, ajoutant qu’on s’abstînt de décerner l’apothéose ; que telle était la volonté de sa mère. Il s’éleva même dans un endroit de sa lettre contre ces amitiés qu’on lie avec les femmes ; censure indirecte qui s’adressait au consul Fufius, dont la fortune était l’ouvrage d’Augusta. Fufius était doué des agréments qui attirent ce sexe ; du reste, diseur de bons mots, et se permettant sur Tibère de ces plaisanteries mordantes dont les hommes puissants conservent un long souvenir.
Tibère attaque
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Depuis ce moment, la domination devint emportée et violente. Du vivant d’Augusta, il restait encore un refuge : le prince gardait à sa mère un respect d’habitude, et Séjan n’osait opposer son crédit à l’autorité maternelle. Délivrés de ce frein, ils s’abandonnèrent à leur rage. Une lettre fut adressée au sénat contre Agrippine et Néron. On crut qu’envoyée depuis longtemps elle avait été arrêtée par Augusta ; car elle fut lue peu de jours après sa mort. Elle contenait des expressions d’une amertume étudiée. Au reste, il n’y était question ni de révolte, ni de complots. Tibère imputait à son petit-fils des amours infâmes et l’oubli de sa propre pudeur. Quant à sa bru, n’osant même calomnier ses mœurs, il lui reprochait un air hautain et une âme rebelle. La peur et le silence régnaient dans le sénat. Enfin, quelques-uns de ces hommes qui n’attendent rien des moyens honnêtes (et l’ambition particulière sait tourner à son profit les malheurs publics ) demandèrent qu’on délibérât. Déjà Messalinus Cotta, plus empressé que les autres, proposait un avis cruel : mais le reste des grands tremblait, et surtout les magistrats ; car Tibère, malgré la violence de son invective, avait laissé sa volonté douteuse.
Attaques contre Séjan
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Un sénateur, nommé Junius Rusticus, était chargé par le prince de tenir le journal des actes du sénat, et on le croyait initié aux pensées de Tibère. Cet homme, entraîné sans doute par un mouvement involontaire (car il n’avait donné