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DE SIAM. Livre II.

plus estimées en Europe & d’autres que nous ne connoissons pas, qui sont d’une odeur & d’une beauté particulière. Meſſieurs de la Compagnie des Indes à qui il appartient, comme nous avons déja dit, l’ont fait faire afin d’avoir toûjours en ce lieu comme un Magazin de toutes ſortes de rafraîchiſſemens pour leurs Vaiſſeaux qui vont aux Indes ou qui en reviennent, & qui ne manquent jamais de toucher au Cap de bonne-Eſpérance.

Les Vaiſſeaux qui viennent des Indes y arrivent au commencement de Mars, ou ſeuls ou pluſieurs ensemble, & ils y attendent la Flotte d’Europe qui s’y rend au mois d’Avril. Par ce moyen ils ſçavent les nouvelles, s’ils ſont en guerre, ou non ? & en partent tous enſemble pour ſe mettre par le grand nombre, & la force de leurs Vaiſſeaux hors d’état de recevoir aucune inſulte des Corſaires, ou de leurs Ennemis.

A l’entrée du jardin, on a bâty un grand corps de logis, où demeurent les Eſclaves de la Compagnie, qui ſont à ce qu’on dit au nombre de cinq cens, dont une partie eſt employée à cultiver le jardin, & le reſte aux autres travaux néceſſaires. Vers le milieu de la muraille ; du côté qui regarde

Tous les Vaiſſeaux Hollandois ont ordre de toucher au Cap de bonne Espérance.

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