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VOYAGE

belle terraſſe pavée de grandes pierres de taille, avec des balcons & des baluſtrades de fer à l’entour : on y va ordinairement prendre le frais. Ce païs eſt dans un air ſi tempéré[1] ; qu’il n’y fait jamais beaucoup de froid, que quand le vent du Midy ſoufle & quoyque nous fuſſions alors au milieu de l’hyver par rapport à ce climat, la chaleur s’y faisoit aſſez ſentir durant le jour, pour obliger à chercher le frais ſur le ſoir.

Nous entrâmes d’abord dans une grande ſale où l’on fait le Prêche tous les Dimanches, en attendant qu’on ait achevé de bâtir le Temple, qu’on a commencé hors du Fort. Il y a aux deux côtez de cette ſale d’aſſez beaux appartemens : on nous fît entrer dans celuy qui eſt à main gauche, où nous fûmes reçûs par Monſieur de Vanderſtel, & où un moment aprés Monſieur le Baron de Vanrheden nous vint trouver. C’eſt un homme de qualité âgé d’environ cinquante ans, bien-fait, honnête, ſage, civil, ſçavant, qui juge & parle bien de tout. Nous fûmes extrémement ſurpris de trouver tant de poliliteſſe au Cap de bonne Eſpérance, & beaucoup plus encore de toutes les honnêtetez & les marques d’amitié que nous y

  1. Le climat du Cap de bonne Eſpérance eſt extrémement tempéré.