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DE SIAM. Livre I.

coup plus d’étenduë. J’en ay vû deux ou trois auprés des Berlingues en Portugal, à la portée du piſtolet ; & ils me parûrent avoir plus de cent pieds de circonférence.

Pompes d’une autre eſpece.

Nous avons encore remarqué des Phénomènes peu différens de ceux-cy : on les appelle Siphons à cauſe de leur figure longue aſſez ſemblable à celle de certaines pompes : ils paroiſſent au lever & au coucher du Soleil vers le même endroit où il eſt alors. Ce ſont des nuages longs & épais environnez d’autres nuages clairs & tranſparens, ils ne tombent point ; ils ſe confondent tous ensemble dans la ſuite & ſe diſſipent peu à peu, au lieu que les Dragons ſont pouſſez avec impétuoſité, durent long-tems & sont toûjours accompagnez de pluye & de tourbillons, qui font bouïllonner la Mer & la couvrent d’écume.

Iris extraordinaires qu’on voit sur Mer.

Les Iris de Lune ont dans ces lieux des couleurs bien plus vives que ceux qu’on voit en France : mais le Soleil en forme de merveilleux ſur les goutes d’eau de Mer que le vent emporte comme une pluye fort menue, ou comme une fine pouſſiére, lors que deux vagues ſe brisent en ſe choquant. Quand on regarde ces Iris d’un lieu élevé,

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