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VOYAGE

Les Siamois croyent un Paradis & un Enfer. 382 VUIAVi£ a par luy-mème, sans les recevoir de per­ sonne, au lieu que lesSaints les tiennent de luy par les instructions qu’il leur donne. C’est luy qui leur apprend tous ces secrets , dont il a une connoissance parfaite. C ’est pour cela que s’ils ne renaissent pendant qu’il est dans le monde , comme ils ne peuvent recevoir ses enseigncmens, ils ne sont point sanétifiez. Audi ont-ils coûtu­ me dans leurs bonnes œuvres de demander la grace de renaître en même temps que leur Dieu. Ce que nous avons dit de la Divinité, qu’elle n ’est consommée que lors que Dieu mourantsur laterre monte au Ciel pour ne plus paroître icy-bas, se doit parei lement entendre de la sainteté. Car elle n’est par­ faite que .lorsque lesSaints meurentpour ne plus renaître, &que leurs ames sontportées dans le Paradis, pour y joüir d’une éternel­ le félicité. Voilà quels font àpeu prés les sentimens de ces Peuples touchant la Divinité. Et comme ils sont assez éclairez pour recon­ noître que le vice doit être puni& la vertu récompensée, ilscroyentun Paradis où les Justes goûtent le plaisir que leurs bonnes œuvres ont méritées , ôc un enfer où les mé­ chans reçoivent le châtiment dû à leurs cri­ mes. Ils placent le Paradisdans le plus haut