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DE SIAM. Livre VI.

DE SIAM. LIVRE VI- 379 L a science river à cet état , il s’est fait par l’extrême application à vaincre ses passions, un chan­ gement si prodigieux dans son Corps que son Sang en est devenu blanc. Il a le pou­ voirde paroître quand ilveutôc de se rendre invisible aux yeux deshommes 5& ila une agilité fi.surprenante, qu’en un moment il peut se trouver en quelque lieu du monde qu’il luy plaira. Il sçait tout sans avoirjamais rien appris _ _ _ deshommes, dont il est luy même le Doc- ONMLKJIHGFEDCBA duDieudes teur & le Maître, & cette connoissance fi Siam ois, universelle est attachéeàson Etat,il la pos­ séde depuis l’instant qu’il est né Dieu, elle ne consiste pas comme les nôtres dans une suite de raisonnemens, mais dans une vûë claire. simple & intuitive, qui luy représen­ te tout d’un coup lespréceptes de la Loy, les vices , les vertus ôc les secrets les plus cachez de laN ature, les choses passées, pré­ fentes & à venir , leCiel,laTerre, lePa­ radis , l’Enfer, cetUnivers que nous voyons & :cequi sepasse meme dans les autres mon­ des que nous ne connoissons pas- 11se sou­ vient distinctement de ce qui luy est jamais arrivé depuis la premiere transmigration de son ame jusqu’à la derniere. Son Corps est infiniment plus brillant que le Soleil. il éclaire ce qu’il y a de plus Bbb ij