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DE SIAM. Livre V.

DE SIAM. LIVRE V. 353 dessus de l’Isle Mony, vers le Sud , ils croyoient avoir pris de justes mesures pour cela, lorsqu’à la pointe du jour Monsieur de Vaudricourt vit une terre à trois ou qua­ tre lieuës de nous 5 on y auroit échoué fi on eût eu un vent plus frais pendant la nuit. Cette terre eft si basse qu’on ne la reconnoît qu’aux brisans. Nous fûmes obligez de passer sous le vent & de la laisser au Sud contre nôtre premier dessein. Du­ rant toute la traversée nous eûmes un temsà souhait, jusques à ce que nous fûmes ar­ rivez par le travers de l’Isle de Bourbon le treizième de Février, où nous reçûmes un des plus violens coups de vent, selon le té­ moignage des plus vieux Officiers, qu’ils eussent jamais vû. U dura trois jours , & aprés avoir emporté la grande voile de la Frégate, il la sépara de nous, presque au même endroit où nous savions perdue en allant,& nous ne la revîmes que lejour que nous mouillâmes au Cap de Bonnc-Espérance, où ellearriva deux heures avant nous. Le dixiéme de Mars on découvrit un Vaisseau qui faisoit sa route vers les Indes. En s’en approchant on reconnut à son Pa­ villon qu’il étoit Anglois. Monsieur l’Am-Yy On deman­ de des nou­ velles d’Eu­ rope à un Vaisseau Anglois.