Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée
304
VOYAGE

30 4 zyxwvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA VOYAGE ce de prieres. Eût-il voulu donner des ter­ res & des Provinces au Souverain de tant de. Rois & au Maître d’un si grand nom­ bre de Royaumes, qui font prèsde laqua­ triéme partie de l’Asie ? Il ne pouvoit pas non plus luy venir en pensée d’envoyer icy de ses sujets dans la feule vûë du commer­ ce , parce que ce seroit un interest commun : à ses peuples & aux sujets de Vôtre M aje­ sté. Ainsi il eût eu de la peine à prendre son party, s’il n’eût fait refléxion qu’il pou­ voit offrir à Vôtre Majesté quelque chose d’infinimentplusconfldérablc & qui conve­ n o it parfaitem ent à la dignité de deux si grands Rois. Ayant considéré ce qui l’a ­ voit élevé dans le haut point de gloire où il se trouve, ce qui luy avoit fait prendre tant deVilles, subjuguer tant de Provinces & remporter tant de viétoires, ce qui avoit sait jusqu’à present le bonheur de ses peu­ ples, & ce qui luy attiroit des extrémitez de la terre tant d’Àmbaffadeurs de Rois & de Princes qui recherchent son am itié, ce qui enfin avoit obligé Vôtre Majesté à pré­ venir ce Prince incomparable par une fi cé­ lébre Ambaflade qu’elle luy avoit envoyée ; aprés avoir, dis je , attentivement considé­ ré toutes ces grandes choses, ce Roy si sage & fi éclairé a vû que le.Dieu qu’il adore en. étoit