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DE SIAM. Livre V.

DE SIAM. LIVRE V. 297 prendre comment ces porteurs de machines qui tournoient sans cesse, pouvoient faire cet exercice quinze ou seize heures entieres, ny commentleschantrès,qui poussoientleur voix de toutes leurs forces pouvoient chan­ ter si long-tems*. Le reste de cette marche avoitune contenance modeste, les uns mar­ choient devant les chantres qui environ­ noient les cercueilsque huit hommes por­ toient surleurs épaules, & les autres étoient mêlez parmy eux. Il y avoit un grand nombre deSiamoisde tout sexe & de tout âgequi ont embrassé le Mahométisme. Car depuis que les Maures se sont introduits dans le Royaume, ils ont attiré à leur Re­ ligion beaucoup de peuple 5cequi fait voir qu’il n’est pas si attaché à ses superftitions qu’il ne lesquitte, quand on aura eu long­ tems lapatience&de zelede l’instruire de nos Mysteres. Il est vray que cette nation aime extrémement les spectacles, les cérémonies d’éclat, c’est par là que les Maures qui célebrent toutes leurs fesses avec beaucoup de magnificence, en ont attiré une grande multitudeàla scéte de Mahomet. Ces spectacles nous donnoient une ve­ ritable compassion du malheur de ces pau­ vres infidelles , & nous nous entretenions souventdu fruitque pourroientfaire parmy Les M a tires soir une fê­ te pour cele­ brer la mé­ moire de leur ProphctCi