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DE SIAM. Livre IV.

obligeante, qu’ayant appris la bonté qu’il avoit pour ſes freres, il ne doutoit point qu’il ne demeurât volontiers dans une maiſon qui leur appartenoit. Aprés ſouper nous fûmes conduits dans un petit corps de logis de nattes & de bambous, bâty exprés pour nous, tendu par dedans de toile peinte avec de petits lits d’eſté extrémement propres. Mais le Seigneur Conſtance s’étant apperceu que nos inſtrumens & nos Balots ne pouvoiẽt être placez avec nous en ce lieu, il nous fit meubler un grand logis appartenant au Roy, pour nous mettre un peu au large, en attendant qu’il pût nous loger plus commodément.

Le Roy donne audiance à M. l’Ambaſſadeur à Louvo.

Peu de jours aprés que nous fuſmes arrivez à Louvo, Monsieur Conſtance conduiſit Monſieur l’Ambaſſadeur à l’audiance. Nous l’accompagnâmes tous juſques dans le Palais, Monſieur Conſtance l’ayant ainſi ſouhaité, parce que le Roy vouloit nous voir en particulier, & qu’il deſiroit que nous fiſſions en ſa préſence l’obſervation de l’éclipſe de Lune qui devoit paroître dans trois ſemaines. Monſieur l’Evêque, & Monſieur l’Abbé de Lionne ſuivirent Monſieur l’Ambaſſadeur juſques à la Salle de l’audiance.

Pendant ce tems-là nous conſidérâmes