DE SIAM. LIVRE IV. 265 peuple d’alentourétoit accouru à ce specta cle. Ils étoient rangez vers les rivages dans leurs Balons,comme surdeux lignes qui se-, tendoient jusques àtrois lieuësde la Ville, desorte qu’aprés avoir vû cette fouledegens en montant & descendant la riviere, nous jugeâmes qu’ilyavoit environ vingt mille Balons, & plus de deux cent mille ames5 les autres François en coûtoient beaucoup davantage, & quelques-uns assuroient qu’il y avoit plus de six cens mille personnes. Lors que le Roy passa sur la riviere , tou tes les feneftres & les portes des maisons étoient fermées , & : les Sabors meme des Navires. Tout le monde eût ordre desor tir,afin que personne ne fût dans un lieu plusélevcque le Roy. Huit jours aprés le Roy sortit encore de du son Palais avec la Princesse & toutes sesfem- siamàLoumes pour aller à Louvo. C ’eft une Ville à vo. quinze ou vingtlieuës deSiamvers leNord, où ilpasseneuf ou dix moisdel’année, par cequ’il y eftplus en liberté, & qu’il n’eft pas. obligé de s’y tenir renfermé comme il faità Siam , pour entretenir ses sujets dans l’obéissance & dans le respeét. Le Sëigneur Conftance qui ayant vû nos Lettres dcMathématiciens duRoytres-Chrétien, avoit résolude nous procurer une au-
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