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DE SIAM. Livre IV.

celles de Siam, avec cette différence qu’elle a trois toits l’un sur l’autre, qui ſont la marque de ſa dignité. Elle étoit alors environnée d’eau à cauſe de l’inondation, & il fallut paſſer ſur un pont qui aboutiſſoit à une terraſſe. Il y avoit pluſieurs Mandarins rangez en haye à l’entrée du pont. Tout le monde y deſcendit, à la reſerve de Monſieur l’Ambaſſadeur, qui fut porté juſques sur la terraſſe, d’où il entra dans la ſalle ou le Barcalon donne audiance. Il vint recevoir Monſieur l’Ambaſſadeur à la porte de la ſalle & le conduiſit juſques au bout où il le fit aſſeoir dans un fauteüil vis-à-vis du sien. On en fit donner auſſi à Monſieur l’Evêque & à Monſieur l’Abbé de Choiſi aux cotez de Monſieur l’Ambaſſadeur ; les Gentilshommes étoient derriere & debout. L’entretien dura peu, on n’y parla que de choſes indifférentes, & on ſe retira de la même maniere qu’on étoit venu

Monſieur l’Ambaſſadeur va voir la plus célèbre Pagode de Siam.

Tout ce qu’on avoit dit à Monſieur l’Ambaſſadeur de la Pagode du Palais & des Idoles qui y ſont, luy donna envie de les voir. Comme on ne cherchoit qu’à luy plaire, on prit un jour commode pour luy montrer toutes choſes à loiſir. Le matin vers les huit heures on le mena dans le Pa-

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