toutes ſortes de vins, d’Eſpagne, du Rhin, de France, de Cephalonie, & de Perſe. On y étoit ſervi à grands baſſins d’argent, & le bufet étoit garni de tres-beaux vaſes d’or & d’argent du Japon fort bien travaillez, avec pluſieurs grands baſſins des mêmes métaux du même travail.
Le bruit qui ſe répandoit alors, que le Roy devoit aller faire un preſent à ſa Pagode avec un grand cortége, excita la curioſité des Gentilshommes François, qui voulurent être ſpectateurs de la Pompe. Un des Mandarins qui étoient toûjours dans l’Hôtel pour empêcher le deſordre & prendre garde que rien n’y manquât, le mena dans un endroit où ils pouvoient voir commodément ce ſpectacle. Les ruës par où le Roy devoit paſſer étoient bordées à hauteur d’appuy d’un treillis peint de rouge, & ſemées de fleurs en pluſieurs endroits. Le Roy ne ſortit pas ce jour-là, mais ſon preſent ne laiſſa pas d’étre porté à la Pagode en grande cérémonie. On vit d’abord paroître un homme ſur un Eléphant qui jouoit des timballes, précédé de deux trompettes à cheval. Pluſieurs Mandarins, auſſi à cheval, marchoient aprés deux à deux ; un grand nombre de ſoldats à pied de ceux qu’on appelle les bras peints venoit ensuite en
Le Roy de Siam fait porter ſes préſens aux Pagodes avec beaucoup de pompe.