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DE SIAM. Livre IV.

que vous avez pour luy, & il veut bien, Sire, y répondre de tout ſon pouvoir. Dans ce deſſein il est preſt de traiter avec Vôtre Majeſté, de vous envoyer de ſes ſujets pour entretenir & pour augmenter le commerce, de vous donner toutes les marques d’une amitié ſincere, & de commencer entre les deux Couronnes une union auſſi étroite dans la poſtérité que vos Etats ſont éloignez des ſiens par ces vaſtes mers qui les ſéparent. Mais rien ne l’affermira tant en cette réſolution, & ne vous unira plus étroitement enſemble que de vivre dans les ſentimens d’une même croyance.

Et c’est particulierement, Sire, ce que le Roy mon Maiſtre, ce Prince ſi ſage & ſi éclairé, qui n’a jamais donné que de bons conſeils aux Rois ſes alliez, m’a commandé de vous répréſenter de ſa part. Il vous conjure par l’inrereſt qu’il prend déja, comme le plus ſincere de vos amis, à vôtre véritable gloire, de conſidérer que cette ſuprême Majeſté dont vous êtes revêtu sur la terre, ne peut venir que du vray Dieu C’eſt à dire, d’un Dieu tout puiſſant, éternel, infini, tel que les Chrétiens le reconnoiſſent, qui ſeul fait regner les Rois & régle la fortune de tous les peuples.

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