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VOYAGE

ment. Quand on fut arrivé à la prémiere porte du Palais, tout le monde mit pied à terre, & Monſieur l’Ambaſſadeur alla prendre la Lettre de deſſus le Char de Triomphe pour la remettre entre les mains de Monſieur l’Abbé de Choiſi.

On entra en cet ordre dans la premiere cour du Palais, où il y avoit d’un côté cinquante Elephans de guerre enharnachez d’or, & de l’autre deux régimens des Gardes rangez en bataille au nombre de huit cens hommes. De là on paſſa dans la ſeconde cour, où il y avoit huit autres Elephans de guerre, & une compagnie de ſoixante Mores à cheval. Ils étoient armez de lances, & ils avoient fort bonne mine. Dans la troiſiéme cour étoient ſoixante Elephans avec des harnois encore plus riches que les premiers, & deux régimens des Gardes du Corps sous les armes qui faiſoient deux mille hommes. En entrant dans la quatriéme cour, dont le pavé étoit moitié couvert de nattes, on trouvoit deux cens ſoldats proſtern zqui portoient des ſabres d’or & de tambag, appellez en Portugais, Os Braços pintados, parce qu’ils ont les bras peints de rouge. Ces soldats ſont les rameurs du Balon du Roy, & comme les gardes de la Manche. Dans deux Salles plus avancées étoient cinq cens Perſes de la Garde du Roy, aſſis à