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VOYAGE

germain du Roy de Camboje, & Oya Prassedet étoit le chef & le protecteur de tous les Talapoins du Royaume, avec droit de les juger & de les faire punir quand ils le méritent, qui eſt une des prémieres & des plus importantes Charges de l’Etat.

Ils menoient avec eux ſeize Balons d’E tat & ſix autres de la Garde du Corps, & ils étoient ſuivis de quarante Mandarins du troiſiéme, quatriéme & cinquiéme ordre, montez ſur leurs Balons de cérémonie deſtinez pour accompagner celuy sur lequel M. l’Ambaſſadeur devoit s’embarquer, qui étoit un des plus beaux que le Roy eût. On commença à ſe mettre ſur la Rivière vers les huit heures du matin. Les Balons des Mandarins les moins qualifiez marchoient les premiers deux à deux & dans une juſte diſtance les uns des autres au nombre de quarante. Aprés eux venoient dix ou douze Mandarins du ſecond & du troiſiéme rang, qui étoient toûjours venus depuis Bancok, & les derniers étoient ſuivis par les deux Princes que le Roy avoit envoyé le ſoir précédent. Aprés un aſſez grand intervalle paroiſſoient les quatre Balons ſur leſquels on avoit mis les preſens du Roy, & enſuitte celuy qui portoit ſa Lettre, ſéparé de tous les autres par un eſpace conſiderable ; car avant

que