Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
DE SIAM. Livre IV.

qui marchoient devant, & fut ſalué par ſon Navire de quinze coups de canon. Il arriva de bonne heure à l’entrée de la Rivière, où les Balons du Roy ſe rendirent, il monta dans celuy qui luy étoit deſtiné, avec M. de Metellopolis & fut ſuivy de tous les autres. On ne fit ce jour-là que deux lieuës depuis l’embouchure de la Riviere & les Balons s’étans rangez au tour de la Maligne, qui étoit montée juſques-là, chacun paſſa la nuit dans le ſien.

Le lendemain on alla à Prépadem, où l’on avoit préparé le premier Palais de repos. Ces petits édifices, quoy qu’ils ſoient bâtis en huit jours, & faits seulement de nates & de roſeaux, ne laiſſent pas d’être commodes & agréables. Comme celuy-cy est le prémier, & que tous les autres étoient ſemblables, il eſt à propos d’en faire la deſcription.

Description des maiſons qu’on avoit fait bâtir ſur les bords de la Riviére, pour le recevoir.

En ſortant du balon on montoit par un eſcalier de ſix ou ſept marches, qui deſcendoit juſqu’à la ſurface de l’eau, il conduiſoit dans un coridor, où aprés avoir marché dix ou douze pas, on trouvoit deux Salles aſſez grandes l’une à droit & l’autre à gauche, qui ſervoient d’Office, de cuiſine, & de logement aux gens de Monſieur l’Ambaſſadeur. Au delà il y avoit deux cham-

D d ij