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DE SIAM. Livre III.

François ; nous y ſaluâmes les Officiers de la Compagnie.

Le Seigneur Conſtance reçoit les Jeſuites avec une extraordinaire bonté.

On nous conduiſit enſuite au Palais qu’on préparoit pour Monſieur l’Ambaſſadeur, où nous rencontrâmes le Seigneur Conſtance, le premier. Ou pour mieux dire, l’unique Miniſtre de ce Royaume. Nous ſçavions déja que c’étoit un homme de mérite, & qu’il avoit de l’affection pour nous ; mais nous trouvâmes l’un & l’autre au deſſus de nos penſées. Dans cette prémiere entreveuë il nous donna mille marques de bonté ; nous le remerciâmes du Balon qu’il avoit envoyé au devant de nous, & des chambres qu’il avoit bien voulu prendre ſoin de nous faire bâtir proche le Pere Suarez, dont la maiſon étoit trop petite pour nous loger. Il nous dit qu’il ſe faiſoit un plaiſir de nous obliger, & qu’il s’acquitoit de ſon devoir en batiſſant un appartement à ſes Freres (car c’eſt ainſi qu’il nous fait l’honneur de nous appeller) ne pouvant pas les loger chez luy : qu’au reſte il attendoit d’autres Jéſuites qu’il avoit demandez au Pere Général, il y avoit déja plus d’un an. Il nous fit voir enſuite tous les appartemens du Palais de Monſieur l’Ambaſſadeur, que nous trouvâmes fort beaux & fort propres.

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