DE SIAM. LIVRE III. 191 des fonctions desa Charge. Il en parla mê me,souvent au Roy, mais cequi contribua le plus à le bien mettre dans l’esprit de ce Prince, fut l’occasion que je vais dire. LeRoy deSiam avoitprisle dessein d’en voyer uncAmbassadcdans unRoyaume étrâger. Et comme il aime l’éclatôdagrandeur,il ne vouloit rien épargner pour la rendre célé bre par de magnifiques présens. Les Mores, à qui il avoit coûtume de s’adresser dans ces occasions, luy demandoient des som mes immensespour faire cette Ambassadc de la manière qu’il souhaitoit. Le Barcalon , à qui le Roy s’en plaignit, le dit au Sei gneur Confiance,qui luy promit,que fi le Roy vouloit l’honorer de cette commis sion , il feroit des présens encore plus beaux & qui coûteroient moins que ce que le Roy avoit offert aux Mores. Le Roy en ayant été averti , le fit appeller aufli-tôt ; & le chargea de ses ordres. Il les exécuta avec tant d’exaétitude & desuccez, que Sa Ma jesté conçut déslors une grande estime de son habileté. Cependant lesMores piquez de ce qu’on n’avoit pas voulu leur donner la somme qu’ils avoicnt demandée, présentérent une Rcquestc au R oy, pour le prier de leur faire payer l’argent dont Sa Majefté leur étoit redevable. Dans cette Reque-
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