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DE SIAM. Livre III.

Nous apprîmes à Batavia que l’entrée de la Chine n’eſt plus ſi fermée qu’elle étoit autrefois, & que l’Empereur vouloit éprouver ſi la liberté du commerce qu’il permettroit, n’augmenteroit point les richeſſes de ſon Empire. On dit que les Hollandois ſe ſont ſervis de cette occaſion, qu’ils ont envoyé cette année une ſolemnelle Ambaſſade avec des preſens vers l’Empereur de la Chine pour avoir la liberté du commerce dans ſes Etats, & que les Anglois ſur cette nouvelle avoient auſſi envoyé un de leurs Vaiſſeaux à Chiuchen ; mais qu’on n’a voit pas voulu laiſſer mettre pied à terre, à ceux qui étoient dedans, & qu’ils ſurent obligez de ſe retirer apres avoir perdu leur tems, leur frêt & leur marchandiſe.

Le Dimanche au ſoir, qui étoit le vingt-cinquième d’Aouſt, tous ceux qui étoient à terre eurent ordre de ſe rendre inceſſamment à bord. Avant que de nous embarquer nous allâmes tous ſept au Palais de Monsieur le Général pour prendre congé de luy, & le remercier de toutes ſes honnetetez. Nous luy promîmes d’en conſerver un éternel ſouvenir, & de prier Dieu de luy en rendre la recompenſe en l’autre vie. Il nous dit mille choses obligeantes, & s’addreſſant au Pére Fuciti ; J’avois eſpéré, mon

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